Bonjour Ă toutes et Ă tous,
Depuis un certain temps je m’intéresse au baclofène, je lis les différents fils et conseils sur ce forum qui est si richement documenté.
Je suis alcoolodépendante et je souffre.
Je n'en peux plus et je ne veux plus continuer à sombrer. Je veux combattre ce démon qui me dévore et qui me gâche la vie.
Je ne me souviens plus exactement de la date où je me suis rendue compte de ma dépendance. Je crois que c'était en 2006.
Après le travail, je suis allée acheter de la bière et en rentrant à la maison je me suis posée la question :
« quand est ce que j'ai passé la dernière fois une soirée sans l'alcool ? ».
Je n'ai pas trouvé la réponse...Quelques mois, peut-être plus...
A l'époque je pensais encore « pouvoir » gérer et je n'étais pas consciente que je suis en train de descendre aux enfers.
Ainsi, d’une femme sportive et joyeuse (en tout cas en apparence) je me suis transformée les 2 dernières années en « zombie »
qui oscille entre une bouteille de vin le soir et le lexomil dans la journée pour pouvoir travailler et fonctionner.
En suivant ce rythme, j'ai développé une « belle » dépendance croisée et je me sens dans le déni.
J'ai dit que j'étais joyeuse « en apparence » car je viens d'apprendre grâce au psy qu'avec l'alcool et les anxiolytiques j'ai masqué mes profondes angoisses et anxiétés qui m'habitaient depuis mon enfance.
Malgré cela, je sens avoir la force et la volonté pour m'en sortir, pour guérir, pour retrouver une nouvelle vie grâce au baclofène, une vie libre des dépendances.
Je ne vais pas m'étaler sur ma vie « d'avant », c'est une longue histoire que je règle en suivant une psychothérapie.
L'anxiété et l'angoisse résultent de l’environnent dans lequel j'ai grandi. Mes parents étaient anxieux, angoissés, nerveux,
les disputes et insultes étaient quotidiennes.
Mon père a sombré dans l'alcoolisme à 26 ans et s'en ai sorti à 40 ans. Ma mère n'a jamais bu mais elle était très anxieuse, nerveuse et irritable.
J'ai baigné dans cette ambiance et durant mon enfance et mon adolescence j'ai commencé inconsciemment à étouffer ma peur,
mes angoisses et mes émotions.
Puis à l'âge adulte, peu avant mes 30 ans j'ai quitté mon pays et je suis partie en France.
D'abord pour une année qui s'est prolongée de 15 ans. Je suis partie pour quitter le lieu toxique dans lequel j'ai vécu
et pour rompre avec les conflits familiaux.
Par ailleurs, je voulais réaliser mon rêve : découvrir un autre univers culturel et linguistique car j'ai toujours
adoré la langue, le cinéma et la chanson français.
En me séparant de mes proches et de leur conflit je me suis en partie reconstruite.
Puis pendant quelques années j'ai vécu sous pression et j'ai commencé à souffrir d'abord des insomnies, puis d'anxiété.
J'ai commencé donc en toute inconscience à m'apaiser avec du martini, de la vodka, du vin, de la bière.
L'alcool me permettait de dormir, de finir les dossiers, de me concentrer, d'être plus créative.
C'était aussi un remède pour m'anesthésier, oublier les soucis, la solitude. Je buvais souvent en compagnie et continuais
toute seule Ă la maison.
Les années ont passé et avec le temps je me suis rendue compte que je suis devenue alcoolique. Je ne m'attendais pas à ça...
comme la plupart parmi nous je pense.
Les 3 dernières années étaient particulièrement difficiles. Le décès de mon père, l'impossibilité de devenir mère,
le travail que je n'aime pas et oĂą je vis trop d'agression verbale. Je bois de plus en plus et je me replis sur moi.
Je souffre, mes proches souffrent et j'aimerais que cela cesse.
Je me suis donc adressé à quelques médecins afin d'avoir l'ordonnance pour le baclofène. En vain.
Grâce à Sylvie, j’ai réussi à avoir un RV avec le médecin qui prescrit le baclofène. Mon RV est prévu demain, à 9h30.
J'avoue que j'appréhende et j'ai peur. J'ai peur d'être ignorée car mon alcoolisme, mes angoisses, mon anxiété ne se voient pas.
Jusqu'à aujourd'hui plusieurs médecins ont banalisé mon problème : j'ai entendu « ne vous culpabilisé pas, ça arrive »,
prenez du lexomil, cela va vous apaiser ».
Le résultat : les mains qui tremblent, le trouble d'articulation (ma mâchoire s'arrête à demi-mot), les troubles de sommeil, les états dépressifs,anxieux, des attaques de panique, les pensées noires.
Pendant 15 ans j’ai vu mon père souffrir d’alcoolisme le plus sévère, il a touché le fond (consommation des alcools non consommables,
des crises d'épilepsie, le delirium tremens). Il a fait plusieurs cures, a suivi des nombreuses méthodes de guérison « à l'ancienne ».
En vain.
Finalement il a arrêté de boire avec « la volonté », puis a fréquenté les AA. Mais je n’oublierai jamais son triste regard quand
il ne pouvait pas trinquer avec tout le monde lors des fĂŞtes.
Je n'aurais jamais cru que je pourrais tomber dans le même piège que mon père (je disais: moi? Jamais!, je peux boire « comme tout le monde »).
Et pourtant c’est fait. Mon père est décédé il y a quelques mois, tout à fait sobre.
Dans la tristesse, dépression et la conscience d’avoir noyé sa vie dans l'alcool, notamment sa jeunesse.
J'ai toujours su que l'abstinence totale n'était pas pour moi.
Je m'en suis beaucoup voulu et culpabilisé que je n'arrivais pas à « contrôler » ma consommation.
Grâce au livre d'Olivier Ameisen j'ai compris que c'est une maladie.
J'aimerais sauver mes années à venir. J'aimerais être sobre, ne pas avoir envie de boire, revivre, refaire des projets,
retrouver ma joie et le sourire, ne pas faire souffrir mes proches.
Je vous remercie d'avance pour vos conseils concernant les EI, ES, les heures et la répartition des prises.
Je vous souhaite une bonne nuit,
Oliv'
Message édité 5 fois, dernière édition par Oliv'72, 10 Juin 2016, 10:48
Depuis un certain temps je m’intéresse au baclofène, je lis les différents fils et conseils sur ce forum qui est si richement documenté.
Je suis alcoolodépendante et je souffre.
Je n'en peux plus et je ne veux plus continuer à sombrer. Je veux combattre ce démon qui me dévore et qui me gâche la vie.
Je ne me souviens plus exactement de la date où je me suis rendue compte de ma dépendance. Je crois que c'était en 2006.
Après le travail, je suis allée acheter de la bière et en rentrant à la maison je me suis posée la question :
« quand est ce que j'ai passé la dernière fois une soirée sans l'alcool ? ».
Je n'ai pas trouvé la réponse...Quelques mois, peut-être plus...
A l'époque je pensais encore « pouvoir » gérer et je n'étais pas consciente que je suis en train de descendre aux enfers.
Ainsi, d’une femme sportive et joyeuse (en tout cas en apparence) je me suis transformée les 2 dernières années en « zombie »
qui oscille entre une bouteille de vin le soir et le lexomil dans la journée pour pouvoir travailler et fonctionner.
En suivant ce rythme, j'ai développé une « belle » dépendance croisée et je me sens dans le déni.
J'ai dit que j'étais joyeuse « en apparence » car je viens d'apprendre grâce au psy qu'avec l'alcool et les anxiolytiques j'ai masqué mes profondes angoisses et anxiétés qui m'habitaient depuis mon enfance.
Malgré cela, je sens avoir la force et la volonté pour m'en sortir, pour guérir, pour retrouver une nouvelle vie grâce au baclofène, une vie libre des dépendances.
Je ne vais pas m'étaler sur ma vie « d'avant », c'est une longue histoire que je règle en suivant une psychothérapie.
L'anxiété et l'angoisse résultent de l’environnent dans lequel j'ai grandi. Mes parents étaient anxieux, angoissés, nerveux,
les disputes et insultes étaient quotidiennes.
Mon père a sombré dans l'alcoolisme à 26 ans et s'en ai sorti à 40 ans. Ma mère n'a jamais bu mais elle était très anxieuse, nerveuse et irritable.
J'ai baigné dans cette ambiance et durant mon enfance et mon adolescence j'ai commencé inconsciemment à étouffer ma peur,
mes angoisses et mes émotions.
Puis à l'âge adulte, peu avant mes 30 ans j'ai quitté mon pays et je suis partie en France.
D'abord pour une année qui s'est prolongée de 15 ans. Je suis partie pour quitter le lieu toxique dans lequel j'ai vécu
et pour rompre avec les conflits familiaux.
Par ailleurs, je voulais réaliser mon rêve : découvrir un autre univers culturel et linguistique car j'ai toujours
adoré la langue, le cinéma et la chanson français.
En me séparant de mes proches et de leur conflit je me suis en partie reconstruite.
Puis pendant quelques années j'ai vécu sous pression et j'ai commencé à souffrir d'abord des insomnies, puis d'anxiété.
J'ai commencé donc en toute inconscience à m'apaiser avec du martini, de la vodka, du vin, de la bière.
L'alcool me permettait de dormir, de finir les dossiers, de me concentrer, d'être plus créative.
C'était aussi un remède pour m'anesthésier, oublier les soucis, la solitude. Je buvais souvent en compagnie et continuais
toute seule Ă la maison.
Les années ont passé et avec le temps je me suis rendue compte que je suis devenue alcoolique. Je ne m'attendais pas à ça...
comme la plupart parmi nous je pense.
Les 3 dernières années étaient particulièrement difficiles. Le décès de mon père, l'impossibilité de devenir mère,
le travail que je n'aime pas et oĂą je vis trop d'agression verbale. Je bois de plus en plus et je me replis sur moi.
Je souffre, mes proches souffrent et j'aimerais que cela cesse.
Je me suis donc adressé à quelques médecins afin d'avoir l'ordonnance pour le baclofène. En vain.
Grâce à Sylvie, j’ai réussi à avoir un RV avec le médecin qui prescrit le baclofène. Mon RV est prévu demain, à 9h30.
J'avoue que j'appréhende et j'ai peur. J'ai peur d'être ignorée car mon alcoolisme, mes angoisses, mon anxiété ne se voient pas.
Jusqu'à aujourd'hui plusieurs médecins ont banalisé mon problème : j'ai entendu « ne vous culpabilisé pas, ça arrive »,
prenez du lexomil, cela va vous apaiser ».
Le résultat : les mains qui tremblent, le trouble d'articulation (ma mâchoire s'arrête à demi-mot), les troubles de sommeil, les états dépressifs,anxieux, des attaques de panique, les pensées noires.
Pendant 15 ans j’ai vu mon père souffrir d’alcoolisme le plus sévère, il a touché le fond (consommation des alcools non consommables,
des crises d'épilepsie, le delirium tremens). Il a fait plusieurs cures, a suivi des nombreuses méthodes de guérison « à l'ancienne ».
En vain.
Finalement il a arrêté de boire avec « la volonté », puis a fréquenté les AA. Mais je n’oublierai jamais son triste regard quand
il ne pouvait pas trinquer avec tout le monde lors des fĂŞtes.
Je n'aurais jamais cru que je pourrais tomber dans le même piège que mon père (je disais: moi? Jamais!, je peux boire « comme tout le monde »).
Et pourtant c’est fait. Mon père est décédé il y a quelques mois, tout à fait sobre.
Dans la tristesse, dépression et la conscience d’avoir noyé sa vie dans l'alcool, notamment sa jeunesse.
J'ai toujours su que l'abstinence totale n'était pas pour moi.
Je m'en suis beaucoup voulu et culpabilisé que je n'arrivais pas à « contrôler » ma consommation.
Grâce au livre d'Olivier Ameisen j'ai compris que c'est une maladie.
J'aimerais sauver mes années à venir. J'aimerais être sobre, ne pas avoir envie de boire, revivre, refaire des projets,
retrouver ma joie et le sourire, ne pas faire souffrir mes proches.
Je vous remercie d'avance pour vos conseils concernant les EI, ES, les heures et la répartition des prises.
Je vous souhaite une bonne nuit,
Oliv'